En touchant toutes les catégories sociales, le COVID-19 aura généré la peur induisant la prise de conscience collective du risque encouru. Riches ou pauvres le virus peut toucher tout le monde. Certaines personnes restent cependant plus vulnérables, notamment les personnes âgées mais aussi les personnes dites à risque (diabète, obésité, malades chroniques…) et ces dernières sont sur-représentées dans les milieux les plus défavorisés touchés par un état général de santé plus dégradé du fait des inégalités économiques.
Le confinement nous a, par nature, renvoyés à nos ressources personnelles, celles-ci étant intimement liées à une organisation sociale encore trop induite par l’organisation économique. Mais, c’est bien au pacte républicain que nous devons faire appel pour améliorer un système social qui protège (santé, alimentation, logement), qui récompense (notamment les travaux les plus pénibles mais dont l’utilité s’est révélée indiscutable) et qui unit.
Comme toutes les crises, celle-ci touchera avant tout les mêmes populations déjà fragilisées avant par des précarités liées au logement, à l’accès au soin (amplifié par le confinement), au travail (intérimaires, CDD), à l’âge… Le confinement était une mesure nécessaire mais dont les effets sont particulièrement inégalitaires selon que l’on ait un salaire ou pas, qu’on vive en maison avec jardin en appartement ou dans la rue, selon qu’on bénéficie d’un emploi stable ou pas, que l’on soit en bonne santé ou pas…
Après des mois de crise sociale, le gouvernement s’expose à nouveau à des mouvements populaires. C’est dans les semaines à venir qu’il faut, d’ores et déjà, réfléchir à la situation des personnes les plus fragiles. En repoussant les décisions, l’émotion populaire sera redescendue. Si aucune décision n’est prise immédiatement, ce sera un nouvel échec de notre société et un cadeau à ceux qui n’aspirent qu’à retrouver l’ordre établi. Pour la FCE-CFDT, les oubliés de la crise seront ceux dont le quotidien précaire n’aura pas changé ou se sera inexorablement aggravé, les oubliés de la crise seront surtout les oubliés des mesures qui auraient dû voir le jour bien avant celle-ci, les mêmes qui connaissaient d’ores et déjà la précarité.
Pour la FCE-CFDT, il est nécessaire d’adapter le budget de l’Etat à des ambitions sociales plus solidaires. Cela nécessitera aussi une contribution plus forte des citoyens les plus aisés et une fiscalité du capital orientée vers la solidarité nationale. Pour la garantie d’un pacte républicain à la hauteur de la France, la FCE-CFDT appelle à une politique sociale à la hauteur de l’universalité de nos droits.